Comment Reconnaître un AIT et un AVC et Intervenir Rapidement

Comprendre l’AIT et l’AVC : deux conditions d’urgence
L’accident ischémique transitoire (AIT) et l’accident vasculaire cérébral (AVC) sont tous deux des événements vasculaires aigus affectant le cerveau, mais avec des différences significatives en termes de sévérité et de réversibilité. L’AIT est souvent qualifié de « mini-AVC » en raison de sa similarité avec les AVC, bien qu’il se distingue par le fait que ses symptômes se résorbent spontanément en moins de 24 heures, souvent en quelques minutes ou heures. Cependant, les AIT doivent être considérés comme des signaux d’alerte majeurs car ils peuvent précéder un AVC complet.

Un AVC, lui, représente une interruption plus sévère du flux sanguin vers le cerveau, pouvant causer des lésions permanentes. Il est crucial de pouvoir reconnaître ces deux événements rapidement et d’intervenir pour limiter les risques de séquelles graves, voire de décès.

Identifier les signes précoces de l’AIT et de l’AVC
Les signes d’un AIT et d’un AVC sont similaires, bien que leur durée diffère. Reconnaître ces symptômes le plus tôt possible est essentiel pour offrir une prise en charge rapide.

1. Faiblesse soudaine ou paralysie d’un côté du corps
Un des signes les plus fréquents est la faiblesse ou la paralysie soudaine touchant une partie du visage, un bras ou une jambe, généralement d’un seul côté du corps. En cas d’AIT, cette paralysie est temporaire, mais en cas d’AVC, la paralysie peut devenir permanente sans intervention médicale rapide.

2. Difficultés d’élocution
Les troubles de la parole peuvent se manifester par une incapacité à articuler correctement, des propos incohérents, ou une incapacité à comprendre ce que disent les autres. Ce symptôme est connu sous le nom d’aphasie. Les personnes ayant un AVC peuvent également éprouver des difficultés à former des phrases cohérentes.

3. Perte soudaine de la vision
La vision peut être partiellement ou totalement altérée dans un œil ou même dans les deux yeux. Les troubles visuels liés à l’AIT et à l’AVC incluent la vision floue, la vision double ou la perte soudaine de la vue d’un côté du champ visuel.

4. Vertiges et perte d’équilibre
Des étourdissements, un sentiment de désorientation, ou des problèmes de coordination et d’équilibre peuvent survenir soudainement. En cas de symptômes de ce type, il est important de vérifier s’il y a aussi des difficultés à marcher ou un manque de coordination.

5. Céphalées soudaines et intenses
Bien que les céphalées ne soient pas toujours présentes, un mal de tête soudain, particulièrement lorsqu’il est accompagné de vomissements, d’étourdissements ou d’altérations de la conscience, peut être un signe d’AVC hémorragique.

Que faire face aux signes d’un AIT ou d’un AVC
Réagir immédiatement : le facteur temps est primordial
En cas de symptômes d’AIT ou d’AVC, l’intervention rapide est cruciale. Une prise en charge médicale rapide permet de limiter les dommages cérébraux et augmente les chances de survie. Il est important de suivre l’acronyme VITE :

• Visage : Demandez à la personne de sourire ; un côté du visage peut paraître affaissé.
• Incapacité : Demandez à la personne de lever les deux bras ; un des bras peut ne pas pouvoir être levé.
• Troubles de la parole : Demandez à la personne de répéter une phrase simple ; elle peut avoir des difficultés à parler.
• Extrême urgence : Appelez les services d’urgence sans délai.

Pourquoi chaque minute compte
Lors d’un AVC, environ deux millions de neurones meurent chaque minute sans apport sanguin, ce qui accentue la sévérité des séquelles possibles. Par conséquent, chaque seconde de retard dans le traitement peut influencer la récupération future du patient.

Administration de traitements spécifiques
En milieu hospitalier, plusieurs traitements peuvent être utilisés pour limiter les effets de l’AVC :

• Thrombolyse : Ce traitement vise à dissoudre le caillot sanguin qui obstrue le vaisseau cérébral, rétablissant ainsi le flux sanguin.
• Thrombectomie mécanique : Cette intervention consiste à retirer le caillot à l’aide d’un dispositif mécanique introduit par voie endovasculaire.
• Traitement antihypertenseur : En cas d’AVC hémorragique, un traitement pour contrôler la pression artérielle peut être mis en place pour réduire le risque de saignement.

Prise en charge des facteurs de risque d’AIT et d’AVC
Les AIT et AVC sont souvent liés à des facteurs de risque cardiovasculaires. La prévention passe donc par une gestion rigoureuse de ces facteurs, incluant :

1. Contrôle de l’hypertension artérielle L’hypertension est le principal facteur de risque d’AVC. Il est recommandé de maintenir une pression artérielle inférieure à 130/80 mmHg.
   
   
2. Surveillance du diabète Le diabète augmente le risque de lésions vasculaires et d’AVC. Un suivi glycémique rigoureux et des modifications du mode de vie peuvent limiter ces risques.
   
   
3. Gestion du cholestérol Les lipoprotéines de basse densité (LDL) contribuent à la formation de plaques d’athérome dans les artères. Un taux de LDL inférieur à 1 g/L est recommandé pour limiter le risque d’obstruction.
   
   
4. Prévention du tabagisme Le tabac augmente la coagulation et l’inflammation des artères. La cessation du tabagisme réduit considérablement le risque d’AIT et d’AVC.
   
   
5. Limiter la consommation d’alcool Une consommation excessive d’alcool peut entraîner une hypertension et favoriser l’athérosclérose.
   
   
6. Activité physique régulière L’exercice physique aide à maintenir un poids sain, à contrôler la tension artérielle et à améliorer la circulation sanguine.
   

Identifier les cas spécifiques de patients à risque
Certaines populations sont particulièrement à risque d’AIT et d’AVC, notamment les personnes âgées, les personnes ayant des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires, et les personnes atteintes de fibrillation auriculaire.

1. L’âge
Le vieillissement artériel est un facteur de risque indépendant de l’AIT et de l’AVC.

2. Les antécédents familiaux
Un historique familial d’AVC peut accroître le risque, probablement en raison de facteurs génétiques et de modes de vie partagés.

3. La fibrillation auriculaire
Ce trouble du rythme cardiaque est un facteur de risque majeur d’AVC. Il favorise la formation de caillots dans le cœur, qui peuvent ensuite migrer vers le cerveau.

Importance de la sensibilisation et de l’éducation des patients
Un des rôles des professionnels de santé est d’éduquer les patients à reconnaître les signes d’un AIT et d’un AVC. Cela inclut des conseils pratiques sur l’auto-surveillance des symptômes et l’importance de consulter rapidement en cas de signes d’alerte. Les patients doivent également être sensibilisés aux modifications du mode de vie et au suivi médical régulier.

Recommandations pour les professionnels de santé
Il est recommandé que chaque professionnel de santé, en particulier les médecins généralistes, soit formé à la reconnaissance rapide des signes d’un AVC et de l’AIT. En cas de doute, une hospitalisation rapide est toujours préférable, afin de maximiser les chances de récupération pour le patient.