Exercice et Alimentation contre L’incontinence Urinaire

4 Changements Comportementaux pour Mieux Gérer l’Incontinence Urinaire

Comprendre l’impact de l’incontinence urinaire et l’importance des ajustements comportementaux
L'incontinence urinaire, un trouble souvent sous-estimé, touche une large portion de la population, particulièrement les femmes après la ménopause et les personnes âgées. Bien qu'il existe des options médicales et chirurgicales pour traiter ce problème, l'adoption de stratégies comportementales peut significativement améliorer la qualité de vie des patients. Ces changements sont non invasifs, accessibles et peuvent compléter d'autres formes de traitement pour optimiser les résultats.

1. Adopter une gestion des habitudes alimentaires et hydriques
L'un des premiers changements à considérer concerne les habitudes alimentaires et la consommation de liquides. Une gestion attentive de ces facteurs peut réduire considérablement la fréquence et l'intensité des fuites urinaires. Voici quelques recommandations spécifiques :

• Réduction des irritants vésicaux : Les aliments et boissons comme le café, le thé, les sodas, les agrumes, les épices et l’alcool peuvent irriter la vessie. En réduire la consommation peut atténuer les symptômes d'urgence urinaire.
• Hydratation équilibrée : Bien que limiter les liquides semble logique pour réduire l'incontinence, une hydratation insuffisante peut entraîner une urine plus concentrée, irritante pour la vessie. Il est recommandé de consommer entre 1,5 et 2 litres d'eau par jour, sauf avis contraire d’un médecin.
• Régularité des repas et apports en fibres : La constipation est un facteur aggravant de l'incontinence urinaire. Un régime riche en fibres, comprenant des fruits, légumes et céréales complètes, aide à maintenir un transit régulier et à réduire la pression exercée sur la vessie.

2. Établir un programme de mictions régulières
Une vessie hyperactive ou une incontinence par impériosité peut être mieux maîtrisée grâce à une reprogrammation vésicale. Cette technique, aussi appelée "entraînement vésical", consiste à rééduquer la vessie pour améliorer sa capacité de stockage et son contrôle. Voici les étapes clés :

• Tenir un journal des mictions : Le patient doit noter ses horaires de miction, les volumes urinés et les éventuelles fuites. Cela permet de détecter des schémas et de personnaliser le programme.
• Fixer des horaires réguliers : Le patient est encouragé à uriner à des heures prédéfinies, même s'il ne ressent pas le besoin immédiat. Progressivement, ces intervalles sont allongés pour renforcer le contrôle.
• Apprendre à différer l’envie : En cas d'urgence, le patient est invité à retarder légèrement la miction par des techniques comme la respiration profonde ou la distraction mentale, pour augmenter la tolérance de la vessie.

3. Renforcer les muscles du plancher pelvien
Le renforcement des muscles du plancher pelvien, souvent appelé rééducation périnéale, est une méthode essentielle pour réduire les fuites urinaires. Ces muscles soutiennent la vessie, l’urètre et l’utérus chez les femmes. Des exercices ciblés peuvent améliorer leur tonus et leur coordination.

• Exercices de Kegel : Ces exercices consistent à contracter et relâcher les muscles du plancher pelvien de manière répétée. Voici un protocole de base :
  1. Contracter les muscles comme pour interrompre le flux urinaire.
  2. Maintenir la contraction pendant 5 secondes, puis relâcher.
  3. Répéter cet exercice 10 fois, 3 fois par jour.
• Utilisation de biofeedback : Certains patients peuvent bénéficier de dispositifs de biofeedback qui les aident à identifier et à entraîner les bons muscles.
• Physiothérapie spécialisée : Dans les cas plus complexes, des professionnels formés peuvent guider les patients dans des exercices avancés et personnalisés.

4. Modifier les comportements liés au mode de vie
Le mode de vie joue un rôle significatif dans l’incontinence urinaire. En ajustant certaines habitudes quotidiennes, les patients peuvent réduire les risques de fuites et retrouver une meilleure qualité de vie.

• Perte de poids : L'excès de poids augmente la pression intra-abdominale et sollicite davantage les muscles du plancher pelvien. Perdre ne serait-ce que 5 à 10 % de son poids corporel peut avoir un impact positif.
• Activité physique modérée : Une activité physique régulière, comme la marche ou le yoga, aide à renforcer les muscles tout en évitant les efforts brusques qui pourraient aggraver l'incontinence.
• Arrêt du tabac : Le tabac peut provoquer une toux chronique, qui exerce une pression répétée sur la vessie et les muscles pelviens, augmentant les risques de fuites.
• Amélioration de l’environnement domestique : Réduire les obstacles à la mobilité, comme les tapis ou les meubles encombrants, peut diminuer le stress lié à l'accès rapide aux toilettes, en particulier chez les personnes âgées.

Points à souligner pour les professionnels de santé

• Ces changements comportementaux nécessitent un accompagnement personnalisé. Les médecins doivent encourager leurs patients en adoptant une approche motivante et bienveillante.
• L’éducation des patients est primordiale : fournir des explications claires sur le fonctionnement de la vessie et les bienfaits de chaque stratégie favorise l’adhésion au traitement.
• La combinaison de ces approches avec des traitements médicaux ou chirurgicaux, si nécessaire, offre les meilleurs résultats.