Les Complications Urinaires après Chirurgie de la Prostate

Les Complications Post-Opératoires Suite à une Chirurgie du Cancer de la Prostate : Ce Que les Professionnels de la Santé Doivent Savoir

Après une chirurgie de la prostate pour le traitement du cancer, les complications post-opératoires peuvent varier en gravité et en fréquence. La prostatectomie radicale, l'une des procédures les plus couramment pratiquées pour éliminer la tumeur, est associée à plusieurs risques, et les médecins doivent être attentifs aux signes de complications pour intervenir efficacement. Cet article explorera les complications courantes et rares, en abordant les aspects fonctionnels, infectieux, et psychosociaux des suites opératoires.

1. Incontinence Urinaire
L'incontinence urinaire est l'une des complications les plus fréquemment observées après une prostatectomie radicale. Elle peut survenir immédiatement après l'opération, lorsque le patient reprend sa mobilité, ou se manifester de façon retardée. Elle se divise en plusieurs types :

• Incontinence d’effort : liée à la perte de soutien des structures pelviennes après l'ablation de la prostate.
• Incontinence d’urgence : caractérisée par une forte envie d'uriner, souvent difficile à contrôler.

Le taux de récidive de l'incontinence dépend largement de la technique chirurgicale utilisée, de la qualité de la rééducation périnéale, et de l’âge du patient.

2. Dysfonction Érectile
La dysfonction érectile est une autre complication significative. Elle est fréquente chez les patients ayant subi une prostatectomie, en particulier lorsque les nerfs érectiles sont endommagés durant l’intervention. La fonction érectile peut être affectée de manière temporaire ou permanente :

• Effet des nerfs préservés : la technique dite de préservation des nerfs permet de diminuer les risques de dysfonction érectile.
• Traitements de réhabilitation : des injections intracaverneuses, des traitements oraux (inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5), ou encore des dispositifs sous vide peuvent être recommandés pour améliorer la fonction érectile.

3. Rétention Urinaire
La rétention urinaire est une complication rare, mais elle peut nécessiter une intervention rapide. Elle est généralement causée par un blocage ou un rétrécissement de l'urètre, résultant d'une fibrose ou d'une sténose de l'anastomose. Les techniques de gestion incluent :

• Dilations urétrales : pour élargir le passage urétral.
• Résection de la sténose : en cas de rétrécissement persistant.

4. Problèmes Infectieux
Les infections urinaires et les infections de la plaie sont courantes après une prostatectomie, en raison de l'utilisation d'une sonde urinaire durant la période postopératoire. Les infections de la plaie peuvent entraîner des complications plus graves, comme des abcès ou des infections pelviennes :

• Infections urinaires : les antibiotiques prophylactiques sont souvent prescrits pour prévenir ces infections.
• Infections de la plaie : une surveillance rigoureuse de la plaie et des soins appropriés peuvent aider à prévenir ces complications.

5. Complications Thromboemboliques
Le risque de thrombose veineuse profonde et d'embolie pulmonaire est augmenté chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale majeure comme la prostatectomie. Les mesures préventives incluent :

• Anticoagulants prophylactiques : administrés avant et après la chirurgie.
• Compression élastique et exercices : pour favoriser la circulation sanguine.

6. Complications Gastro-intestinales
Les effets secondaires gastro-intestinaux, bien que rares, peuvent inclure des lésions rectales ou des fistules. Ces complications surviennent généralement lors d'interventions difficiles ou en présence de tumeurs avancées qui touchent les parois rectales :

• Lésions rectales : nécessitent une réparation immédiate.
• Fistules recto-urétrales : une prise en charge chirurgicale supplémentaire peut être nécessaire.

7. Douleurs Chroniques
La douleur chronique est un problème qui peut persister bien au-delà de la période de récupération habituelle, surtout chez les patients présentant des antécédents de douleurs neuropathiques. Cette douleur peut être invalidante et requiert une gestion spécifique :

• Analgésiques et thérapies multimodales : pour traiter la douleur chronique.
• Suivi par des spécialistes en douleur : essentiel pour une prise en charge adaptée.

8. Lymphocèle
La formation d’un lymphocèle est une complication relativement fréquente après la dissection ganglionnaire lors d'une prostatectomie. Bien que souvent asymptomatique, elle peut causer des douleurs et nécessiter un drainage si elle devient volumineuse :

• Surveillance échographique : pour évaluer la taille du lymphocèle.
• Drainage chirurgical ou ponction : si le lymphocèle est symptomatique.

9. Risques Psychologiques et Emotifs
Les effets psychologiques et émotionnels de la chirurgie pour le cancer de la prostate sont souvent sous-estimés. Les complications, comme l’incontinence et la dysfonction érectile, peuvent affecter la qualité de vie et le bien-être mental des patients :

• Soutien psychologique : essentiel pour aider les patients à surmonter les difficultés liées à la récupération.
• Thérapies comportementales : pour améliorer la résilience et la gestion du stress.

10. Récurrence du Cancer
Bien que la prostatectomie vise à éliminer complètement la tumeur, des récidives peuvent se produire. Les patients doivent être surveillés régulièrement pour détecter une éventuelle augmentation de l'antigène spécifique de la prostate (PSA) :

• Suivi par dosage du PSA : pour détecter une récidive.
• Options de traitement : radiothérapie, hormonothérapie, ou chimiothérapie en fonction de la progression de la maladie.